Situation explosive à l’Est de la RDC: Laurent Nkunda menace d’attaquer les FARDC et les Pareco

Situation explosive à l’Est de la RDC: Laurent Nkunda menace d’attaquer les FARDC et les Pareco
(Le Potentiel 23/08/2008)

Nkunda pose problème. Il devient une équation à plusieurs inconnues. Car il menace d’attaquer, d’embraser de nouveau la province du Nord-Kivu. Ce qui ne manquerait pas d’entraîner celle du Sud-Kivu. Il vient d’adresser des correspondances au représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RD Congo, Alan Doss, dans lesquelles il lance de sérieuses mises en garde aux Forces armées de la RDC et aux Patriotes résistants congolais.

Le général de brigade dissident Laurent Nkunda Mihigo, chairman de la direction politique du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), adresse une sévère mise en garde aux Forces armées de la République démocratiques du Congo (FARDC) et aux Patriotes résistants congolais (Pareco), miliciens Maï-Maï. Il menace d’attaquer les premiers pour violation du cessez-le-feu et les seconds pour avoir massacré cinq personnes la nuit du 9 au 10 août 2008 dans la localité de Mashango. Une récidive. Le général Nkunda le fait savoir dans ses correspondances adressées au représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RD Congo, Alan Doss.

Dans la mise en garde aux FARDC, il commence par reconnaître ne pas se plaindre du comportement de l’armée régulière congolaise depuis la signature de l’Acte d’engagement du 23 janvier 2008. En dehors du bombardement des positions du CNDP, pendant une heure, durant la journée du 17 août 2008. Sans raison apparente. Nkunda fustige aussi le comportement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Pareco.

«Même si nous savions parfaitement bien que les incessantes agressions des FDLR et de leur couverture congolaise, les Pareco, contre nos zones n’étaient rien d’autres que qu’une guerre par procuration menée contre nous par le gouvernement», écrit Nkunda. Pour qui le gouvernement congolais ne voudrait pas de paix. Et n’ayant pas cédé à la provocation des FARDC, il sait à quoi s’en tenir. Et la menace CNDP est claire : «Si de tels incidents devaient se reproduire, il est évident que nous nous estimerions en situation de légitime défense et nous devrions répondre en conséquence. Les autorités gouvernementales, civiles et militaires, ampliateurs de la présente, sont priées de la prendre pour une sérieuse mise en garde.

Nkunda est déterminé à faire parler la poudre. N’ayant jamais cru à la matérialisation de l’Acte d’engagement, surtout au Programme Amani, les FARDC lui donnent l’occasion rêvée d’user de nouveau le langage des armes pour négocier toujours en position de force. Disposant de moyens conséquents tant sur les plans militaire que financier et du soutien de certaines puissances et lobbies aussi bien économiques que financiers, le général dissident est pénard dans cette partie du pays qu’il occupe et administre à sa guise. Au bout du compte, le brasier kivutien est loin d’être éteint.

Toutefois, toutes les parties concernées sont informées de cette situation explosive imminente. Il leur revient de tout mettre en œuvre pour préserver la paix à l’Est de la RD Congo. Les troupes de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc) que dirige Alan Dos destinataire des mises en garde de Nkunda, devraient être mises sérieusement à contribution pour la restauration de la paix. A moins qu’au nom des intérêts des uns et des autres – nationaux et étrangers – la situation reste telle quelle ou se dégrade davantage pour mieux se servir dans le cafouillage, l’illégalité et l’impunité. République démocratique du Congo Congrès national pour la Défense du peuple Kinshasa, le 13 août 2008 Transmis copie pour information à : - Son Excellence Monsieur le Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies à New York/Manhattan (USA) - Son Excellence Madame Gendaye Frrazer, Secrétaire d’Etat Adjoints pour les Affaires Africaines, c/° Monsieur Tim Shortley, Conseiller Politique au Département d’Etat à Washington, DC, USA ; - Son Excellence Monsieur Rosland Van Geer, Envoyé Spécial de l’Union Européenne dans les Grands Lacs à Bruxelles/Belgique; - Monsieur l’Abbé Apollinaire Malumalu, Coordinateur National du Programme à Kinshasa/Gombe ; A Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Alan Doss, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC à Kinshasa/Gombe Objet : Mise en garde à PARECO Excellence Monsieur l’Ambassadeur,

Par la présente, nous voudrions porter à votre connaissance que dans la nuit du 9 au 10 août courant des miliciens des PARECO ont attaqué la localité de Maswango, Groupement Bokombo dont il était question dans votre lettre n° SRSG/HRD/577/2008 du 16 juillet 2008. Envoyé par leur chef, sieur Bapeakururimi, ils y ont tué les personnes ci-après : 1. Monsieur Butati Michel, chef de localité ; 2. Monsieur Murego Mbera et 3. Madame Masaro sa femme 4. Monsieur Mvugira Bandora 5. Monsieur Tofori Ndagabanye

En outre, ils ont blessé grièvement le notable de la localité Monsieur Gasore Bangamwabo, actuellement hospitalisé à Kitshanga. Nous vous rappelons qu’il s’agit là d’une récidive et par conséquence le CNDP n’est plus disposé à tolérer ce genre d’agression. Par votre canal, en votre qualité de chef de la Mission Onusienne de maintien de la paix dans notre pays, nous mettons sérieusement en garde les PARECO. Nous vous prions de lui faire savoir que s’il persévère dans son entreprise criminelle dans le Groupement Bukongo, passé le 31 août prochain, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour l’empêcher définitivement d’y nuire nos concitoyens.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de notre parfaite considération. Pour la Direction politique, le chairman

LAURENT NKUNDA MIHIGO GEN.DE BRIGADE République démocratique du Congo Congrès national pour la Défense du peuple Kinshasa, le 18 août 2008 Transmis copie pour information à : - Son Excellence Monsieur le Président de la République et Commandant Suprême des FARDC à Kinshasa/Gombe ; - Son Excellence Monsieur le Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies à New-York/Manhattan (USA) ; - Son Excellence Madame Gendaye Frazer, secrétaire d’Etat adjointe pour les Affaires Africaines. c/° Monsieur Tim Shortley, Conseiller Politique au Département d’Etat à Washington, USA: - Son Excellence Monsieur Roeland Van Geer, Envoyé Spécial de l’Union Européenne dans les GrandsLacs à Bruxelles/Belgique; - Monsieur le Général Chef d’Etat-Major Général des FARDC à Kinshasa/Ngaliema - Monsieur le Général Chef d’Etat-Major des Forces Terrestres à Kinshasa/Ngaliema - Monsieur l’Abbé Apollinaire Malu Malu, Coordinateur National du Programme à Kinshasa/Gombe ; A Son Excellence Moss, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC à Kinshasa/Gombe Objet : Mise en garde aux FARDC pour violation cessez-le feu Excellence Monsieur l’Ambassadeur,

Par la présente. nous voudrions porter à votre connaissance que dans la journée d’hier 17 août 2008 (NDLR dimanche), les positions du CNDP situées aux JTN dans les environs de Mweso ont été l’objet d’intenses tirs à l’arme lourde pendant plus d’une heure sans raison apparente. Il est vrai qu’en dehors de récents incidents de Mutabo, en territoire de Rutshuru et de Ngungu en territoire de Masisi le CNDP n’avait pas eu à se plaindre du comportement de l’armée gouvernementale depuis la signature des actes d’engagement du 23 janvier dernier à Goma. Même si nous savions parfaitement bien que les incessantes agressions des FDLR et de leur couverture congolaise, les PARECO, contre nos zones n’étaient rien moins qu’une guerre par procuration menée contre nous par le Gouvernement.

Pourtant hier, les FARDC se sont livrées à une véritable provocation qui avait tout l’air d’une rupture délibérée du cessez-le-feu. Les troupes du CNDP ont reçu consigne de ne pas riposter et sont donc restées sans réaction jusqu’à la cessation des tirs adverses au bout de plus d’une heure. Ces tirs ont occasionné la mort d’un civil et en ont blessé grièvement un autre.

Nous avons tenu à vous informer de cet incident grave, en votre qualité de Chef de la Mission Onusienne de maintien de la paix dans notre pays. Si de tels incidents devaient se reproduire, il est évident que nous nous estimerions en situation de légitime défense et nous devrons répondre en conséquence. Les autorités gouvernementales, civiles et militaires, ampliataires de la présente sont priées de la prendre pour ce qu’elle est vraiment: une sérieuse mise en garde.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de notre parfaite considération. Pour la Direction politique, le chairman

LAURENT NKUNDA MIHIGO GEN.DE BRIGADE