Friday, September 19, 2008

MEMORANDUM DES ETUDIANTS DE BUKAVU

Bukavu ce mercredi 18 septembre 2008 - Les étudiants de la province du Sud Kivu ont fait une marche de protestation contre la monuc et les autorités de la RDCongo ce  mercredi 17 septembre 2008 dans l'avant midi. Venue de tous les coins de la ville, ils se sont rassemble les uns à la place de l'indépendance et les autres à la place Munzihirwa à Nyawera. Dès là, ils se sont dirigés vers le gouvernorat de province où en présence des délégués de la MONUC sud Kivu, un mémorandum a été lit et déposé dans les mains du gouverneur de province du sud kivu, Louis Léonce MUDERHWA. Ensuite ils se sont rendus vers le parlement province pour y déposer la copie de ce mémorandum. Ils ont donné un ultimatum de 10 jours pour commencer d'autres actions de grandes envergures selon les mots de leur porte parole. (RTVGL). Voila le texte.

« Nous, étudiants du Sud-Kivu en communion avec ceux de toutes les provinces de la R.D.C, faisons nôtres l'obligation et le devoir  patriotique sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression – prescrit de l'article 63 de la constitution de la République – en faisant échec à tout individu ou groupe d'individus qui voudrait prendre ou exercer le pouvoir par la force tout en s'exprimant librement à travers les contenus de ce mémorandum dont l'esprit et l'économie portent essentiellement sur la situation de guerre à l'est de la république.

D'aucuns n'ignorent que depuis un temps les hostilités ont repris à l'Est de la RDC en violation de l'acte d'engagement signé à Goma en Janvier dernier acte dans lequel, toutes les parties s'étaient engagées à mettre fin aux hostilités et rétablir la paix et l'autorité de l'Etat dans cette partie du pays.

Eu  égard à ce qui précède, nous condamnons fermement et formellement la reprise de la guerre menée par les éléments de CNDP de NKUNDABATWARE contre la République.

En sus des condamnations, nous dénonçons :

I. Concernant le CNDP de Laurent NKUNDABATWARE 

1) Les attaques répétées et perpétrées contre les paisibles citoyens déplacés dans les camps, violant ainsi les droits humanitaires ;

2) Blocage des toutes les voies d'approvisionnement , empêchant ainsi les humanitaires à apporter de l'aide auprès de la population se trouvant dans cette zone de conflit, comme pour chercher à rendre effectif leur plan d'extermination de la population de l'Est du pays ;

3) Le refus de ce dernier et ses miliciens de rejoindre les centres de brassage et par conséquent son insurrection contre l'Etat Congolais ;

4) Les recrutements des miliciens en général et des enfants soldats en singulier ;

5) Les multiples cas des viols enregistrés dans le Kivu ;

6) La distribution massive d'armes à feu aux populations civiles ; cas des localités de JOMBA, BUNAGANA, KILOLIRWE…

7) Les violences, tueries, enlèvements, massacres, assassinats,… comme moyen utilisé pour inciter les populations du Kivu à la haine ethnique ;

8) Les rançonnements de la population par l'instauration des taxes illégales et la nomination des autorités administratives locales par NKUNDABATWARE ;

9) Le transfert des conflits des pays limitrophes (Rwanda et Ouganda) en RDC particulièrement dans le KIVU ;

10) L'entretien d'une milice tribalo-ethnique par NKUNDABATWARE et d'autres insurgés.

II.  Concernant le gouvernement

1. La léthargie avec laquelle il traite ce problème de guerre de l'Est de la République ;

2. Abandon de plusieurs équipements de guerre trouvés au prix du sacrifice ;

3. La disportionnalité de l'aide de ce gouvernement et autres institutions de la République et son insuffisance, par rapport aux besoins des populations déplacées et meurtries ;

4. Déplorons le jumelage entre les brigades Rwandaises, Ougandaises et Congolaises issues de l'accord de Nairobi sous un prétexte fallacieux de démanteler les Interahamwes qui est une nouvelle stratégie qui ouvre la porte à une nouvelle agression et une vague d'infiltration des Rwandais et des Ougandais au Kivu ;

5. L'inexistence d'une politique réelle d'encadrement de toutes les forces négatives avant soit le rapatriement soit l'intégration, brassage, et aussi des populations victimes des guerres futiles ;

6. La non saisie d'office des institutions judiciaires des faits flagrants comme viol massif, distribution des armes, fausse commune et recrutement des enfants soldats dans une milice tribalo-éthnique ;

7. L'Inefficacité de la justice congolaise, d'ailleurs quasi inexistante occasionnant l'impudicité et l'impunité dans le chef des milices insurgés voire des éléments incontrôlés des FARDC ;

8. La non assistance militaire sur les fronts (cas de la 14è brigade) ;

9. L'abandon des responsabilité s souveraines prenant la MONUC comme bouc émissaire afin de justifier cette incapacité ;

10. La complicité de la bourgeoisie compradore à Kinshasa et des pays voisins tel que le Rwanda et l'Ouganda qui ne cessent d'apporter leur soutien aux insurgés.

III.  Concernant la MONUC

1) La complicité de la MONUC dans la guerre menée par NKUNDABATWARE constatée même dans les déclarations du commandant Indien de la MONUC qui a décoré NKUNDABATWARE en prétendant que ce dernier serait un nationaliste, menant une guerre légitime. Nous fustigeons ce genre de comportement de la part d'une force qui est censée être neutre ;

2) La non application du chapitre 7 de la charte des Nations Unies dans cette région du Kivu où les populations civiles sont à plusieurs fois victimes des attaques meurtrières ;

3)  Les abus sexuels orchestrés par certains agents de la MONUC sous l'oeil et silence de tout le monde ;

4) Les trafics illicites et illégaux des matières premières par certains agents de la MONUC renforçant ainsi la méfiance de la MONUC par la population ;

5) Création d'une  zone tampon pour contrecarrer  les actions menées par les FARDC contre les insurgés.

IV. Concernant le parlement

1) L'immobilisme des parlementaires face à la non exécution des recommandations prises en plénière ;

2) Privilège des intérêts des parties au détriment des intérêts suprêmes de la Nation ;

3)  L'attitude de nos parlementaires de se contenter de leurs émoluments à Kinshasa alors que les militaires souffrent sur les lignes de front.

V.  Concernant la communauté internationale

1)    Indifférences avérées de la Communauté Internationale face à la situation qui prévaut à l'Est de la RDC, sans aucun acte de condamnation ;

2)    La disproportion dans les traitements des dossiers, d'autant plus que la situation des déplacés dans les camps au Kivu est pire que celle du Darfour ;

     3) La méfiance de la dite communauté vis-à-vis du gouvernement Congolais.

VII. Concernant le Président de la République

1)  Le silence coupable observé par le Président de  la République alors que le pays est entre le feu ;

2) La non jouissance de la Population Congolaise de la position du chef de l'Etat dans les organisations sous-régionales telles la C.E.E.A.C et la SADEC ;

3) Le non respect de la promesse d'établissement de la paix à l'Est de la République, gage de son élection massive dans cette partie du pays.

Dans un chapitre tout particulier, il est clair et irréfutable que la situation est alarmante et ahurissante dans les provinces du Kivu. Ceci étant :

ü  Vu l'urgence et la nécessité de mettre un terme, et ce à jamais, à la souffrance de la population Congolaise en général et celle du Kivu en particulier,
ü  Vu la constitution de la République spécialement à ses articles 11, 12,13, 16, 52 stipulant succinctement sur l'égalité de tout Congolais devant la loi, le droit à une égale protection, à la vie, à l'insoumission au traitement cruel, inhumain ou dégradant ; le droit à la paix et la sécurité de tout autre droit corollaire, nous étudiants du sud Kivu, recommandons ce qui suit :

1.    Au chef de l'Etat

1) De mettre fin au programme Amani lequel programme permet à l'ennemi de mieux se ravitailler et d'orienter les fonds lui alloués à la paie des militaires, policiers et enseignants ;

2) De réaliser sa promesse faite à la population Congolaise de restaurer la paix et la sécurité et de mettre fin impérativement et urgemment à la souffrance de la population du Kivu ;

3) D'initier sans délai ni condition le départ de la MONUC ;

4) Conformément à l'article 85 de la constitution en vigueur, nous recommandons au Président de la République de déclarer l'état d'urgence ;

5) D'user de sa position dans les organisations sous-régionales afin d'avoir une aide auprès des pays amis ;

6) De démissionner au cas où le CNDP ne serait pas vaincu dans un délai de dix jours.

2.    Au gouvernement

1)      D'élaborer une politique militaire effective aux fins de la  promotion de l'unité du pays, de la sécurisation des personnes et de leurs biens et surtout de la dissuasion des forces négatives œuvrant dans l'Est de la République (Interahamwe, CNDP, etc.) ;

2)      De définir une politique pour la réhabilitation des nos parcs ;

     3) De faire l'allocation d'un budget spécial pour résoudre, une fois pour toutes, les  problèmes qui sévissent dans les provinces du grand Kivu ;

    4) De renforcer en formant et permutant les autorités des services de sécurité à la frontière du Kivu et des lieux stratégiques pour éviter le pillage massif de nos ressources minières et matières premières ainsi que la trahison 

   5) De mettre sur pied une politique de rapatriement de tous les réfugiés congolais se trouvant à l'étranger tout en spécifiant économiquement le montant prévu par ménage.

   6) De mettre en place une brigade spéciale constituée uniquement des Mai-mai pour sécuriser les frontières nationales ;

   7) De dissoudre la brigade intégrée se trouvant à KABARE et regroupant les FARDC et les éléments du CNDP.

3.    Au pouvoir judiciaire.

1)    De renforcer ses capacités dans la distribution de la justice sur l'étendue du territoire national  en général et au Kivu en particulier : Ainsi nous lui recommandons d'organiser des poursuites contre tous ceux qui soutiennent de près ou de loin les mouvements insurrectionnels au Kivu ;

     2) De prononcer un mandat d'arrêt international à l'égard de Laurent     NKUNDABATWARE pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre

4.    Au parlement.

1) De faire pression sur gouvernement et surtout de lui revendiquer l'application effective de toutes les décisions reconnues portant sur la situation du Nord – Kivu et Sud – Kivu ;

2) Sur la question d'intérêt national, nous demandons à nos parlementaires de laisser les sentiments personnels ou de leur partis politiques ;

3) Etant donné que l'acte d'engagement signé à Goma en Janvier dernier, dont le CNDP est signataire, a été violé  flagrament par lui même, et que c'est ce dernier qui a été à la base du vote du projet de loi sur l'amnistie adopté par la représentation nationale, nous recommandons au parlement de suspendre ce processus ;

4) D'initier une motion de défiance contre le Président de la République pour haute trahison au cas où celui-ci ne parvenait pas à bouter le CNDP et son chef en dehors de la République dans un délai de dix jours.

5.  A la MONUC.

1)     La stricte application  du chapitre 7 de charte des Nations unies au Kivu ;

2)     De condamner sans faille les acteurs des abus sexuels  et les trafics illégaux des matières premières en RDC ;

     3) De quitter la RDC au cas où le CNDP ne se retirait pas de territoires occupés dans un délai de dix jours.

6.    aux gouvernements provinciaux.

L'unité et la concorde doivent être une marque spéciale des institutions provinciales en vue de bien combiner les efforts pour restaurer la paix.

7.  A la Communauté Internationale.

- De continuer à apporter son soutien et appui aux actions entreprises par le gouvernement ;

           - De ne pas adopter la politique de neutralité et ou des deux poids deux Mesures ;

           - D'organiser le rapatriement sans délai des Interahamwe et FDLR ;

- De mobiliser les O.N.G nationales et internationales pour une bonne prise en charge des populations victimes des violences et atrocités des guerres.

8.  A la population congolaise.

D'éveiller sa conscience pour encourager les actions de la restauration de la paix.

Au terme de ce mémorandum, nous étudiants du sud Kivu en particulier et ceux de toute la R.D.C en général, remettons le sort de cette dernière entre nos mains et affirmons notre détermination à abandonner étude, travail, commerce, champs, famille, bref tout et alors tout pour épuiser toutes les voies loyales à savoir : marches, site in, grève, … afin de revendiquer la paix et la sécurité dans notre pays.

Tout compte fait, annonçons par là à toutes les institutions de la République une mobilisation généralisée de la jeunesse Congolaise à répondre au devoir patriotique et sacré conformément à l'article 64 al. 1 de la constitution en vigueur de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui voudrait prendre ou exercer le pouvoir par la force en violation de notre constitution et en plus notre volonté manifeste de subir une formation militaire nécessaire pour défendre nos provinces victimes plusieurs fois d'occupations étrangères qui ne cessent d'amplifier le degré de la pauvreté et à la privation de nos populations à tous les droits constitutionnels.

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